jeudi 25 juillet 2024

Le livre d'Hanna

 


Hannah est australienne ; elle fait carrière dans le domaine de la restauration artistique, snobant notoirement les ambitions médicales que nourrissait pour elle sa mère avec laquelle elle entretient des relations conflictuelles ; on l’apprendra au fil du roman.

Hanna se voit confier un ouvrage de très grande valeur : la Haggadah de Sarajevo, précieux manuscrit hébreu juive en Bosnie alors que celle-ci est en proie à la guerre bosno-serbe. Lorsque qu’Hanna fait connaissance avec l’ouvrage, elle est éblouie par sa beauté et sa valeur artistique ; seulement elle ignore tout de son origine, et c’est ce à quoi elle va s’atteler.

Le roman s’articule autour d’une alternance de temporalité. Le passé et présent s’opposent, avec comme particularité narrative de voir le passé sur un mode anti chronologique. Cela donne un peu d’originalité à la lecture, entretient assez bien le suspense, et permet au lecteur de voyager dans l’espace, et de remonter aux confins de l’histoire des juifs en Europe. L’enquête reste malgré tout fastidieuse et poussive par moment.

Hormis quelques longueurs, j’ai globalement pris plaisir à entrer dans cette histoire qui aborde un thème passionnant, et met en scène des personnages assez bien campés. Les passages relatifs aux rapports conflictuels entre Hanna et sa mère, et en particulier ceux concernant son père m’ont semblé superflus, pas vraiment utiles au bon déroulé du roman.

Le livre d’Hanna de Geraldine Brooks, traduit de l’américain par Anne Rabinovitch, aux éditions Belfond (2008) et Pocket (2010, 500 pages).

Née en Australie en 1955, Geraldine Brooks vit aujourd'hui aux États-Unis sur l'île de Vineyard (Massachusetts).

Correspondante de guerre pour « The Wall Street Journal » pendant quatorze ans, elle a couvert des combats en Bosnie, en Somalie et au Moyen-Orient. Une incarcération dans les geôles nigériennes la pousse à abandonner le journalisme. (Elle est l'épouse du journaliste Tony Horwitz, qui a remporté le prix Pulitzer en 1995 pour un reportage du Wall Street Journal)

Elle se consacre alors à la rédaction de son premier roman, 1666 parut chez Calmann-Lévy en 2003. Lauréate du prix Pulitzer avec « March », en 2006, elle est également l'auteure d'un essai intitulé Les Femmes dans l'Islam : Un monde caché (Belfond, 1995).

Le Livre d'Hanna est son troisième roman. Il a reçu un accueil exceptionnel tant de la critique que du public et figure toujours sur les listes de meilleures ventes depuis sa parution aux États-Unis début 2008.

 

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