Ouvrage lu
en qualité de juré des lecteurs pour le grand prix du roman Fnac 2012. Ouvrage
lu sous forme d’épreuves non corrigées, donc sans avis de l’éditeur, ni aucunes
notes biographiques. L’édition que j’ai eu à lire comptait encore quelques
coquilles qui m’ont un peu gênée. Le hasard a fait que j’ai eu l’occasion
d’évaluer un ouvrage de l’auteur, Kampuchéa, lors de la rentrée littéraire 2011
(mais, précision de taille, mais ne provenant pas de la même source), et que je
ne l’avais pas tout à fait apprécié. En revanche, je n’ai pas été dépaysée par
le style, ni par la présentation de l’ouvrage.
Si je
n’avais pas d’informations de base quant au contenu de l’ouvrage, j’ai
rapidement pu cerner le sujet, contrairement à d’autres lectures ayant lieu
dans le même cadre.
Cette fois,
Patrick Deville a choisi d’évoquer un
personnage assez peu connu du grand public, Alexandre Yersin, médecin et
biologiste(entre autres choses) contemporain de Roux, Pasteur, et Calmette,
célèbre pour une de ses découverte en matière de maladie contagieuse. C’est d’ailleurs
à l’évocation du nom latin de la bactérie en question que j’ai pu saisir la
perche.
Patrick
Deville s’applique à souligner la polyvalence d’un homme qui, dans la seconde
partie de sa vie, s’est plus attardé sur son côté explorateur que médecin. L’aventure
le poussera en Asie du sud-est, et notamment en péninsule indochinoise. C’est
là un point commun (géographique !!) avec Kampuchéa que j’ai lu, l’année
dernière à la même époque.
Si l’aspect connaissance
n’est à mon sens pas critiquable, le point de vue de la forme et du style, l’est
davantage à mon goût. Mais peut-être que cela s’avère la patte de l’auteur, et
que je n’y suis pas très sensible, en tout cas pas très favorable.
J’ai beaucoup
de mal à définir la forme de cet ouvrage ; récit et/ou roman ? L’écriture
y est sèche. Elle a manqué une bonne dose de rondeur pour en faire un roman.
Les courts chapitres laissent un peu sur sa faim un amateur de récit. Quelques
sauts d’époques m’ont parus assez incongrus.
Ce genre d’ouvrage
laisse peu de place à la fibre sensible, aux émotions. C’est un peu dommage
quand c’est justement cela que l’on recherche, et que rien ne permet de le
deviner à l’avance… S’il est intellectuellement utile, il ne stimule pas l’imaginaire.
A l’heure,
où je suis sensée évaluer un livre pour le Prix du roman, je m’interroge sur la
pertinence de la sélection d’un tel ouvrage, qui n’a peut-être pas (je dis bien
peut-être) sa place parmi les romans.
Peste & Choléra, Patrick Deville.
Seuil,23/08/2012
221 pages
4ème de couverture :
« Ce n’est pas une vie que de ne pas bouger. »
Parmi
les jeunes chercheurs qui ont constitué la première équipe de
l’Institut Pasteur créé en 1887, Alexandre Yersin aura mené la vie la
plus mouvementée. Très vite il part en Asie, se fait marin, puis
explorateur. Découvreur à Hong Kong, en 1894, du bacille de la peste, il
s’installe en Indochine, à Nha Trang, loin du brouhaha des guerres, et
multiplie les observations scientifiques, développe la culture de
l’hévéa et de l’arbre à quinquina. Il meurt en 1943 pendant l’occupation
japonaise. Pour raconter cette formidable aventure scientifique et
humaine, Patrick Deville a suivi les traces de Yersin autour du monde,
et s’est nourri des correspondances et documents déposés aux archives
des Instituts Pasteur.
Non, décidément, ce livre ne me tente pas du tout...
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