jeudi 27 février 2014

Putain de guerre !


« Pour ces assassinats, qu’on nous obligeait à commettre en toute légalité, en temps de paix, on se serait tous fait raccourcir ! »

Il était une fois un soldat qui s’en allât faire la guerre… putain de guerre !!! Partis la fleur au bout du fusil, pensent en finir avec la der des ders….mais dont nombre d’entre eux ne revinrent jamais, ou estropiés à jamais.

Avec la force de l’image, Jacques Tardi met en scène un simple soldat qui raconte sa guerre, année après année.

« Mais ce que je comprenais à piger, c’est qu’on était devenus des bêtes, un troupeau de brutes habituées aux horribles blessures, aux ventres ouverts, aux membres arrachés à leur tronc… »

Le graphisme est superbe, incroyablement réaliste, et souvent poignant. Les couleurs se font de plus en plus sombres au fur et à mesure que nous avançons dans la boucherie.

Jacques Tardi s’est associé à l’historien Jean-Pierre Verney pour donner une légitimité historique à son roman graphique à la fin duquel nous retrouvons un certain nombre d’éléments historiques toujours bons à relire.

« La guerre nous brulait les boyaux et dans la puanteur de nos existences dérisoires, je me cramponnais à un espoir : rentrer à la maison, qu’on la perde ou non cette guerre n’était pas la mienne ! »

Un très bel objet à mettre en toutes les mains, et, qui à l’occasion du centenaire de la grande guerre est réédité en un seul volume par les éditions Casterman. Excellente initiative.


Putain de guerre, Jacques Tardi, Jean-Pierre Verney
Casterman, Janvier 2014 (Première parution Novembre 2008 et 2009)
140 pages


4ème de couverture :
Tardi renoue avec la mémoire de 14-18 à travers un très grand projet : une évocation en bande dessinée du premier conflit mondial, et de la place qu’y ont occupée, au quotidien, les hommes qui s’y sont affrontés et entretués. Un récit de fiction, mais où le souci de véracité et la rigueur de la reconstitution historique occupent une place primordiale. Pour ce faire, Tardi s’est adossé à l’historien Jean-Pierre Verney. Celui-ci assure depuis des années, aux côtés du dessinateur, un vaste travail de documentation historique qui sous-tend l’ensemble de ses albums portant sur la Grande Guerre.

A propos des auteurs :
Né en 1946, Jacques Tardi passe ses premières années dans l'Allemagne de l'après-guerre, son père étant militaire de carrière. Plus tard, les atrocités de la guerre de 14-18, celle de son grand-père, d'origine corse, hanteront ses rêves d'enfant avant de devenir par la suite un des thèmes majeurs qui inspireront son oeuvre. Etudiant à l'école des beaux-arts de Lyon, puis aux Arts décoratifs de Paris, Jacques Tardi fait ses débuts, en 1969, dans l'hebdomadaire Pilote. En 1972 paraît sa première longue histoire, Rumeurs sur le Rouergue (scénario Christin, éditée chez Futuropolis en 1976). C'est en 1976 que Jacques Tardi fait son entrée chez Casterman et entame le cycle des "Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec", dont le succès ne se fait pas attendre. Le neuvième album de cette série populaire, intitulé Le mystère des profondeurs, paraît le 14 novembre 98 dans la série "Adèle Blanc-Sec", chez Casterman. Parrallèlement, Tardi adapte le Paris de Léo Malet, celui des aventures de Nestor Burma, et réalise d'autres adaptations qui sont autant de succès (Le der des ders de Daeninckx, Le cri du peuple de Vautrin, etc.)

Jean-Pierre Verney  (né en 1946) est depuis trente ans une référence sur la guerre de 1914-1918.

Ancien chargé de mission au ministère de la Défense, il a été commissaire de plusieurs expositions nationales sur la Grande Guerre.

Il a travaillé avec la direction de la mémoire du ministère de la Défense, conseillé Jean-Pierre Jeunet pour le film « Un long dimanche de fiançailles »…

Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, dont récemment La bataille de Verdun avec Jean-Pascal Soudagne (Éditions Ouest France, 2009).

Avec l’illustrateur Tardi, il contribue à la réalisation des deux tomes de Putain de guerre ! (Casterman, 2008-2009) sur la première guerre mondiale ainsi que Des lendemains qui saignent (Casterman / Juste une Trace, 2009) en collaboration avec Dominique Grange.




 
Pour le challenge d'Enna : Gros mot

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