« Pour ces assassinats, qu’on nous obligeait à
commettre en toute légalité, en temps de paix, on se serait tous fait
raccourcir ! »
Il
était une fois un soldat qui s’en allât faire la guerre… putain de guerre !!!
Partis la fleur au bout du fusil, pensent en finir avec la der des ders….mais
dont nombre d’entre eux ne revinrent jamais, ou estropiés à jamais.
Avec
la force de l’image, Jacques Tardi met en scène un simple soldat qui raconte sa
guerre, année après année.
« Mais ce que je comprenais à piger, c’est qu’on
était devenus des bêtes, un troupeau de brutes habituées aux horribles
blessures, aux ventres ouverts, aux membres arrachés à leur tronc… »
Le
graphisme est superbe, incroyablement réaliste, et souvent poignant. Les
couleurs se font de plus en plus sombres au fur et à mesure que nous avançons
dans la boucherie.
Jacques
Tardi s’est associé à l’historien Jean-Pierre Verney pour donner une légitimité
historique à son roman graphique à la fin duquel nous retrouvons un certain
nombre d’éléments historiques toujours bons à relire.
« La guerre nous brulait les boyaux et dans la
puanteur de nos existences dérisoires, je me cramponnais à un espoir :
rentrer à la maison, qu’on la perde ou non cette guerre n’était pas la mienne ! »
Un
très bel objet à mettre en toutes les mains, et, qui à l’occasion du centenaire
de la grande guerre est réédité en un seul volume par les éditions Casterman.
Excellente initiative.
Putain de guerre, Jacques Tardi, Jean-Pierre Verney
Casterman, Janvier 2014
(Première parution Novembre 2008 et 2009)
140 pages
4ème de
couverture :
Tardi
renoue avec la mémoire de 14-18 à travers un très grand projet : une évocation en
bande dessinée du premier conflit mondial, et de la place qu’y ont occupée, au
quotidien, les hommes qui s’y sont affrontés et entretués. Un récit de fiction,
mais où le souci de véracité et la rigueur de la reconstitution historique
occupent une place primordiale. Pour ce faire, Tardi s’est adossé à l’historien
Jean-Pierre Verney. Celui-ci assure depuis des années, aux côtés du
dessinateur, un vaste travail de documentation historique qui sous-tend
l’ensemble de ses albums portant sur la Grande Guerre.
A propos des auteurs :
Né
en 1946, Jacques Tardi passe ses premières années dans l'Allemagne de
l'après-guerre, son père étant militaire de carrière. Plus tard, les atrocités
de la guerre de 14-18, celle de son grand-père, d'origine corse, hanteront ses
rêves d'enfant avant de devenir par la suite un des thèmes majeurs qui
inspireront son oeuvre. Etudiant à l'école des beaux-arts de Lyon, puis aux
Arts décoratifs de Paris, Jacques Tardi fait ses débuts, en 1969, dans
l'hebdomadaire Pilote. En 1972 paraît sa première longue histoire, Rumeurs sur
le Rouergue (scénario Christin, éditée chez Futuropolis en 1976). C'est en 1976
que Jacques Tardi fait son entrée chez Casterman et entame le cycle des
"Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec", dont le succès ne se
fait pas attendre. Le neuvième album de cette série populaire, intitulé Le
mystère des profondeurs, paraît le 14 novembre 98 dans la série "Adèle
Blanc-Sec", chez Casterman. Parrallèlement, Tardi adapte le Paris de Léo
Malet, celui des aventures de Nestor Burma, et réalise d'autres adaptations qui
sont autant de succès (Le der des ders de Daeninckx, Le cri du peuple de
Vautrin, etc.)
Jean-Pierre
Verney (né en 1946) est depuis trente ans une
référence sur la guerre de 1914-1918.
Ancien
chargé de mission au ministère de la Défense, il a été commissaire de plusieurs
expositions nationales sur la Grande Guerre.
Il
a travaillé avec la direction de la mémoire du ministère de la Défense,
conseillé Jean-Pierre Jeunet pour le film « Un long dimanche de fiançailles »…
Il
est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, dont récemment La bataille de
Verdun avec Jean-Pascal Soudagne (Éditions Ouest France, 2009).
Avec
l’illustrateur Tardi, il contribue à la réalisation des deux tomes de Putain de
guerre ! (Casterman, 2008-2009) sur la première guerre mondiale ainsi que Des
lendemains qui saignent (Casterman / Juste une Trace, 2009) en collaboration
avec Dominique Grange.
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