lundi 14 avril 2014

Un ciel rouge, le matin


L’Irlande , sauvage, rugueuse et laborieuse nous ouvre ses bras en grand dans ce premier roman d’un auteur qui a toutes les qualités pour se bonifier au fil de ses publications.

Si l’histoire de cette chasse à l’homme avait au départ de quoi séduire le lecteur, elle se révèle à certain égard, un peu mince. Paul Lynch en centrant son propos sur Coyle et ses poursuivants outre – atlantique,   a laissé de côté tout un pan de la famille restée en Irlande.  C’est sans doute cela qui m’a le plus frustrée. J’aurais aimé trouver une sorte de va et vient ; changer de cieux et de personnages. Ce manque donne à cette histoire, magnifiquement narrée, comme un aspect de canard boiteux, un goût d’inachevé. Sans doute que ces zones d’ombre sont volontaires de la part de l’auteur. Mais la lectrice (un peu ) exigeante que je suis aurait aimé pouvoir les approcher d’un peu plus près.

Cela étant, Paul Lynch a un style travaillé, une prose riche en couleur, et en qualificatifs ; une écriture très belle, fluide et prenante. Il y a un certain lyrisme dans son propos qui rend les faiblesses du contenu moins pesantes, et plus pardonnables ; d’autant qu’il s’agit là d’un premier roman, et que les suivant ont toutes les chances d’être encore meilleurs.

Un grand merci à Claire  des éditions Albin Michel pour l’envoi de ce livre.


Un ciel rouge, le matin, Paul Lynch
Albin Michel, Mars 2014
285 pages
4ème de couverture :

Tableau âpre et ténébreux de l’Irlande du XIXe siècle et de sa brutale réalité sociale, Un ciel rouge, le matin possède la puissance d’évocation des paysages du Donegal où il se déroule en partie. Le lyrisme sombre et poétique de Paul Lynch, qui signe là un remarquable premier roman, en exprime la force autant que les nuances, entre ombre et lumière.

Printemps 1832. Coll Coyle, jeune métayer au service d’un puissant propriétaire anglais, apprend qu’il est expulsé avec femme et enfants de la terre qu’il exploite. Ignorant la raison de sa disgrâce, il décide d’aller voir l’héritier de la famille, qui règne désormais en maître. Mais la confrontation tourne au drame : Coll Coyle n’a d’autre choix que de fuir. C’est le début d’une véritable chasse à l’homme, qui va le mener de la péninsule d’Inishowen à Londonderry puis aux États-Unis, en Pennsylvanie. Pleine de rage et d’espoirs déçus, son odyssée tragique parle d’oppression et de vengeance, du lien viscéral qui unit les hommes à leur terre.
A propos de l’auteur :

Paul Lynch est né en 1977 dans le Donegal et vit aujourd'hui à Dublin. Journaliste et critique de cinéma, il écrit régulièrement dans le Sunday Times, l'Irish Daily Mail et l'Irish Times. Un Ciel rouge, le matin est son premier roman, salué comme une révélation par la presse anglo-saxonne.


Pour le challenge d'Enna : Moment/Temps

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