L’Irlande
, sauvage, rugueuse et laborieuse nous ouvre ses bras en grand dans ce premier
roman d’un auteur qui a toutes les qualités pour se bonifier au fil de ses
publications.
Si
l’histoire de cette chasse à l’homme avait au départ de quoi séduire le
lecteur, elle se révèle à certain égard, un peu mince. Paul Lynch en centrant
son propos sur Coyle et ses poursuivants outre – atlantique, a
laissé de côté tout un pan de la famille restée en Irlande. C’est sans doute cela qui m’a le plus
frustrée. J’aurais aimé trouver une sorte de va et vient ; changer de
cieux et de personnages. Ce manque donne à cette histoire, magnifiquement narrée,
comme un aspect de canard boiteux, un
goût d’inachevé. Sans doute que ces zones d’ombre sont volontaires de la part
de l’auteur. Mais la lectrice (un peu ) exigeante que je suis aurait aimé
pouvoir les approcher d’un peu plus près.
Cela
étant, Paul Lynch a un style travaillé, une prose riche en couleur, et en
qualificatifs ; une écriture très belle, fluide et prenante. Il y a un
certain lyrisme dans son propos qui rend les faiblesses du contenu moins
pesantes, et plus pardonnables ; d’autant qu’il s’agit là d’un premier
roman, et que les suivant ont toutes les chances d’être encore meilleurs.
Un
grand merci à Claire des éditions
Albin Michel pour l’envoi de ce livre.
Un ciel rouge, le matin,
Paul Lynch
Albin Michel, Mars 2014
285 pages
4ème de couverture :
Tableau
âpre et ténébreux de l’Irlande du XIXe siècle et de sa brutale réalité sociale,
Un ciel rouge, le matin possède la puissance d’évocation des paysages du
Donegal où il se déroule en partie. Le lyrisme sombre et poétique de Paul
Lynch, qui signe là un remarquable premier roman, en exprime la force autant
que les nuances, entre ombre et lumière.
Printemps
1832. Coll Coyle, jeune métayer au service d’un puissant propriétaire anglais,
apprend qu’il est expulsé avec femme et enfants de la terre qu’il exploite.
Ignorant la raison de sa disgrâce, il décide d’aller voir l’héritier de la
famille, qui règne désormais en maître. Mais la confrontation tourne au drame :
Coll Coyle n’a d’autre choix que de fuir. C’est le début d’une véritable chasse
à l’homme, qui va le mener de la péninsule d’Inishowen à Londonderry puis aux
États-Unis, en Pennsylvanie. Pleine de rage et d’espoirs déçus, son odyssée
tragique parle d’oppression et de vengeance, du lien viscéral qui unit les
hommes à leur terre.
A propos de l’auteur :
Paul
Lynch est né en 1977 dans le Donegal et vit aujourd'hui à Dublin. Journaliste
et critique de cinéma, il écrit régulièrement dans le Sunday Times, l'Irish
Daily Mail et l'Irish Times. Un Ciel rouge, le matin est son premier roman,
salué comme une révélation par la presse anglo-saxonne.
Pour le challenge d'Enna : Moment/Temps
il m'attend !
RépondreSupprimerJe note, mais ta frustration tiédit ma hâte
RépondreSupprimerUn premier roman à retenir et en plus sur l'Irlande
RépondreSupprimerHop, billet ajouté !
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