Si
vous avez peu de temps devant vous pour lire, mais que vous avez besoin de lire
si ce n’est qu’un court moment avant de vaquer à des occupations dont on vous
aimeriez vous affranchir, prenez en
mains ce petit bijou ; il illuminera les instants volés. Il imbibera de
douceur un quotidien rude et sans pitié.
Vus
l’aurez compris, ce voyage avec Nine et Madame Plume m’a laissée sur mon petit
nuage. Le thème de l’histoire est assez courant. Parler de l’exil peut à force
lasser le lecteur… Oui, mais Marie Aimée
Le breton nous enveloppe dans une forme de poésie où la simplicité des mots
donne un esthétisme particulier à ce court roman plein d’amour, de pudeur, et de nostalgie d’une terre de soleil quittée pour une contrée froide où ses habitants
« ont dans le cœur le soleil qu’ils n’ont pas dehors ».
Si,
comme moi, vous avez aimé Sauf les fleurs, de Nicolas Clément, vous apprécierez aussi cet ouvrage édité dans
la même collection.
Je
remercie les éditions Buchet Chastel pour l’envoi de ce livre et pour leur
confiance renouvelée.
« Nine savait qu’elle n’avait jamais oublié la
terre qui l’avait enfantée. Nous sommes tous ainsi faits, nous cherchons toute
notre vie à nous glisser dans le lit du temps pour retrouver le pays natal,
fascinés que nous sommes par les femmes qui, au premier main du monde, nous ont
donné la vie. »
Cent-sept ans, Marie-Aimée Lebreton
Buchet-Chastel, Août
2014
128 pages
4ème de
couverture :
De
son enfance, Nine ne sait rien d’autre : rien que la rencontre de ses parents en
Algérie, leur amour trop bref, et son père fauché par la guerre dont on a
déposé le cœur « dans une cabane en bois ». Madame Plume, sa
mère, ne parle pas de ce passé, de son pays, de ses souvenirs. Un jour, elle
s’est arrachée à la sollicitude de Fatma la douce, elle a fui son village de
Kabylie pour emmener sa petite dans une ville du nord de la France, où elles
ont vécu toutes les deux en étroit duo. Alors « une autre errance
commence, célébrant le désert sous un ciel trop bas ». Nine grandit tout contre
sa mère, avec une soif de savoir, de comprendre et de se libérer qui passera
par l’apprentissage du piano, du langage, et aussi par un retour en Kabylie,
sur la terre des origines.
Ce
court récit de l’exil épouse le rythme et la poésie du conte pour nous évoquer
la quête identitaire d’une enfant éblouie par son histoire silencieuse.
A propos de l’auteur :
Marie-Aimée Lebreton est née en 1962 à
Bouïra, en Kabylie. Docteur en philosophie de l’art et diplômée du
conservatoire national supérieur de musique de Paris, elle est maître de
conférences à l’université de Lorraine et vit à Paris. Elle a publié un premier
ouvrage en 2005 aux éditions Pleins Feux : Comment Clémentine, sourde, devint
musicienne, préfacé par Sylviane Agacinski.
J'avais beaucoup aimé Sauf les fleurs, je vais donc suivre ton conseil et lire ce petit bijou.
RépondreSupprimerTout comme toi et Jostein, j'ai beaucoup aimé Sauf les fleurs. Je viens d'acquérir Cent sept ans.
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