A
la fois chantre d’une certaine nature, d’un cadre de vie sylvestre que l’on
imagine aisément par les descriptions minutieuses de l’auteur, à la fois
histoire d’amour et de renaissance, et montée en puissance d’une vengeance
familiale qui se met en place insidieusement, ce roman est riche,
complexe, parfois déroutant, angoissant et reposant à certains égards.
Il
demande un peu de temps au lecteur pour s’installer. Il peut, à certains moments,
ennuyer par des sensations de longueurs, et de lenteur. Il m’a en quelque sorte
imposé une pause qui aurait pu lui être fatale. Au contraire, quand je l’ai
retrouvé j’avais enfin pris son tempo
pour ne plus le lâcher. C’est à ce moment –là que j’ai pu apprécier la qualité
de traduction, la construction pas à pas des personnages, et la mise en place
de cette histoire largement dominée par les forêts, et des êtres cabossés par
la vie.
J’ai
longtemps douté ; me suis souvent posé la question d’aller ou pas au bout
de ma lecture. Je ne regrette pas de lui avoir donné le temps nécessaire afin
de l’apprivoiser, et de laisser germer
en moi l’envie de découvrir ses précédents
ouvrages.
Je
remercie les éditions Grasset de leur confiance et de m’avoir permis de découvrir cet auteur.
A l’orée de la
nuit, Charles Frazier
Grasset, Septembre
2014
382 pages
4ème de
couverture :
Dans
l’Amérique des Sixties, au fin fond des Appalaches où elle vit retranchée, loin
des soubresauts du monde, Luce, jeune femme farouche et indépendante, se voit
confier la charge des jumeaux de sa sœur défunte. Ayant vu leur père, Bud, une
brute épaisse, assassiner leur mère, les orphelins traumatisés se sont réfugiés
dans un mutisme inquiétant, où sourd une violence prête à exploser à tout
moment. Patiemment, Luce va tenter de réapprendre la vie à ces deux écorchés
vifs, et elle-même de reprendre goût à l’amour et à la compagnie des hommes. À
celle, en particulier, de Stubblefield, nouveau propriétaire des terres où elle
s’est établie. Mais leur idylle est menacée par le retour de Bud, blanchi du
meurtre de sa femme et bien décidé à retrouver le magot que les deux enfants,
croit-il, lui ont volé. C’est le début d’une longue « nuit du chasseur » : un
western d’une beauté crue et crépusculaire, où Charles Frazier se révèle une
fois de plus, après l’immense succès de Retour à Cold Mountain, comme l’un des
grands romanciers des espaces américains.
A propos de l’auteur :
Charles
Frazier est né en 1950 à Asheville, en Caroline du Nord. Il est l’auteur des
romans Treize lunes (2008) et Retour à Cold Mountain (1997), lauréat du
National Book Award, best-seller traduit dans le monde entier et adapté au
cinéma avec Nicole Kidman et Jude Law. Il vit aujourd’hui avec sa famille dans
un ranch de Caroline du Nord où il se consacre à l’écriture et à l’élevage des
chevaux.
Hop, billet ajouté !
RépondreSupprimerUne lecture que j'ai également appréciée, malgré des longueurs certaines.
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