Glasgow,de
nos jours, alors que l’Ecosse va d’une part
accueillir les jeux du Commonwealth, et de l’autre s’exprimer sur son avenir au
sein du Royaume uni.
La
presse écossaise est comme ses copines européennes ; elle ne va pas bien ;
elle perd inexorablement des lecteurs. Il lui faut donc trouver les moyens d’accrocher
ceux qui restent.
Au
milieu de tout cela, des journalistes de terrain, qui tentent de faire leur
travail au sein d’un journal qui peine, dans une société qui peine tout autant.
L’intrigue,
ou plutôt le tableau se construit autour de nos deux personnages, eux même
évoluant autour d’autres plus ou moins recommandables, et embarqués dans les
avatars des combines politico-journalistico –économiques.
J’ai
trouvé l’atmosphère bien amenée sans que l’auteur en fasse ou trop ou pas
assez. Ce dernier met l’accent sur nos deux journalistes, sans omettre au
passage celles et ceux qui les entourent, pour nous faire un tableau finalement
assez désabusé d’une société aux multiples visages aux prises avec ses préoccupations
quotidiennes.
La
narration à la première personne donne un dynamisme appréciable pour un roman qui paradoxalement prend son
temps pour s’installer. Liam McIlvanney s’attachent plus au côté sociétal et à
l’ambiance générale qu’à une énigme policière à proprement dite. D’ailleurs, ce
n’est pas un hasard si la police est finalement très peu présente dans ce
roman.
Peu
habituée à la littérature policière écossaise, cet ouvrage fut pour moi une
très belle surprise, et un excellent moment de lecture.
Un
grand merci aux éditions Métailié (je salue au passage leurs choix
originaux en matière de littérature policière) et Babélio dans le cadre la
masse critique.
Là où vont les morts,
Liam McIlvanney
Métailié, Mai 2015
260 pages
4ème de
couverture :
Après
trois années dans la nature, le baroudeur Gerry Conway est de retour dans son
bureau du Glasgow Tribune. Mais trois ans c’est très long dans la presse et les
temps ont changé – les lecteurs sont de moins en moins nombreux, les budgets
très serrés et l’éthique jadis rigoureuse du journal part à vau-l’eau. Avant,
il était le reporter-vedette du journal mais à présent il est dans l’ombre de
son ancien protégé, Martin Moir. Mais lorsque Moir est porté disparu au moment
où une grosse affaire explose et qu’on découvre son cadavre dans une carrière
inondée, l’enquête entraîne Conway au plus profond des bas-fonds de la ville.
Bravant l’hostilité des gangsters, des politiciens ambitieux et des
propriétaires de son propre journal, Conway s’aperçoit qu’il a encore
suffisamment de ressources pour faire sortir un gros scoop. Mais tout le monde
n’a pas envie d’entendre cette histoire alors que la ville se prépare à
accueillir les Jeux du Commonwealth à la veille du référendum sur
l’indépendance de l’Écosse. McIlvanney explore les interactions troubles entre
le crime et la politique dans l’Écosse d’aujourd’hui.
A propos de l’auteur :
Liam
McIlvanney est professeur de littérature à l’université Otargo, en
Nouvelle-Zélande et critique littéraire à la London Review of Books. Il est le
fils de William McIlvanney qui publie aux Editions Rivages. Les Couleurs de la
ville est son premier roman.
Pour le challenge d' Enna, catégorie mort(4ème ligne)
le titre est intriguant et beau en tout cas.
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