Henning
Mankell est mort dernièrement d’un cancer. On le connaissait jusque-là comme l’auteur
d’une série policière, et de nombreux romans plus ou moins noirs dans lesquels
ils glissait tel un petit poucet ses petits cailloux permettant ainsi de mieux
le cerner au fil du temps.
Dans
ce dernier ouvrage qui prend des allures de testament, Henning Mankell, se
livre à une forme de biographie sans le côté formel ni l’académisme du genre.
Soixante-sept
entrées composent ce recueil. Elles sont autant de réflexions sur un tas de
choses, d’importance variables, sans ordre chronologiques qui lui reviennent
alors qu’il se sait malade, qu’il est en soins, et que l’incertitude règne
quant au futur.
L’homme
se dévoile davantage, et insiste sur ses engagements d’homme, sa relation au
théâtre, à l’Afrique où il a beaucoup vécu, et surtout sur les interactions
entre d’une part sa maladie et la
manière dont il la traverse, et tout ce qui a nourri sa vie, et sa carrière.
Ce
livre peut rebuter… En réalité il n’est ni triste ni amer. Je regrette juste un
peu le propos dans sa globalité qui aurait mérité un peu plus de profondeur.
Sans doute n’était-ce pas l’objectif de l’auteur.
Il
n’en demeure pas moins que lire Henning Mankell s’exprimant dans un registre différent que
celui auquel j’ai été jusque-là habituée est une expérience intéressante.
Sable
mouvant-fragments de ma vie, Henning Mankell
Seuil, Septembre 2015
350 pages
4ème de
couverture :
«
En janvier 2014, j’ai appris que j’étais atteint d’un cancer grave. Cependant,
ce n’est pas un livre crépusculaire, mais une réflexion sur ce que c’est que
vivre. Je me suis promené dans ma propre histoire, de l’enfant que j’étais à
l’homme que je suis aujourd’hui. Je parle d’événements qui m’ont marqué à
jamais et d’hommes et de femmes qui m’ont ouvert des perspectives
insoupçonnées. Je parle d’amour et de jalousie, de courage et de peur, de la
cohabitation avec une maladie potentiellement mortelle. Je parle des artistes
qui vivaient il y a 40 000 ans, des images fascinantes qu’ils nous ont laissées
dans les recoins profonds et obscurs des grottes. Je parle du troll maléfique
que nous avons engendré et que nous essayons à présent d’enfermer dans la montagne
afin qu’il ne s’en échappe pas pendant les cent mille ans à venir. Je parle de
la manière dont a vécu et dont vit l’humanité, et dont j’ai moi-même vécu. Je
parle de la joie de vivre. Elle m’est revenue après que j’ai échappé au sable
mouvant, qui menaçait de m’entraîner dans l’abîme. » H M
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