Président
du Conseil Constitutionnel pendant 9 ans, Jean-louis-Debré, comme d’ailleurs
les autres membres (nommés, ou membres de droit) était tenu à un strict devoir
de réserve tant vis à vis les travaux propres de l’institution que de la vie politique du pays et de ses acteurs.
Ce
qui ne l’a pas empêché, au fil des jours de consigner par écrit réflexions,
témoignages, remarques, états d’âme, opinions etc…etc…Libéré de son devoir de
réserve, il a décidé de les publier, en l’état sous une forme un peu hybride entre
mémoire, journal et essai ; un peu comme on prendrait sur le vif, sans
trop s’occuper d’esthétisme, une photo d’un instant pour l’immortaliser tel qu’on
l’a vécu à ce moment précis.
Il
en résulte des textes plus ou moins courts, plus ou moins travaillés, plus ou
moins lapidaires. Des textes pouvant être tantôt « professionnels »
quand il s’attache à expliquer le travail de cette institution fort méconnue, son
rôle majeur dans la démocratie, sa mutation ces dernières années ; mais
aussi plus personnels voir intimes lorsqu’il évoque ses combats, les apports
familiaux, amis aussi l’attachement presque filial avec Chirac qu’il tente d’accompagner
du mieux qu’il peut (et je le crois sincère) dans sa maladie.
On
apprend beaucoup de chose de ses rapports (pouvant parfois être houleux) avec
la classe politique actuelle ou passée. Très vite, on peut se rendre compte de
l’indépendance d’esprit du personnage, et de son absence d’esprit partisan. Il
peut se révéler féroce à l’égard d’untel ou une telle, ne ménageant pas les personnalités de son propre bord politique
d’ailleurs. C’est sans détour qu’il
parle des nombreuses pressions qu’il a pu subir durant ses 9 années, d’un certain nombre de dysfonctionnements et « mauvaises habitudes » de l’institution auxquels
il s’est attelé à mettre fin.
Voilà
un ouvrage qui se veut sans prétention, qui m’a paru honnête et sincère ;
un ouvrage instructif pour les éclairages qu’il apporte, émouvant quand il
aborde un registre plus personnel, et souvent drôle pour la liberté de ton qui est la sienne.
Ce
que je ne pouvais pas dire, Jean-Louis Debré, chez Robert Laffont (Avril 2016,
360 pages)
Jean-Louis
Debré, président du Conseil Constitutionnel de 2007 à 2016, a été ministre de
l'Intérieur et président de l'Assemblée nationale. Il est aussi romancier et
écrivain. Son dernier livre, Je tape la manche, chez Calmann-Lévy, s'est vendu
à plus de 40 000 exemplaires.
Une facette du personnage que je ne soupçonnais pas. Retenu à la bibli
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