Charley
est un gamin délaissé par son père qui a constamment la bougeotte. On sait peu
de chose de sa mère, si ce n’est qu’elle est sortie de la vie du père et du fils.
C’est tout juste s’il sait qu’il a une tante qui vit quelque part dans le
Wyoming, mais sans plus.
Le
père de Charley c’est l’insouciance même, l’instabilité. Charly est donc livré
à lui-même, toujours sans le sou, le ventre criant famine. Il fait la
connaissance d’un type pas plus recommandable que cela qui vit des courses de
chevaux au gré de ses finances et ou plutôt de son manque de finance. Charley semble y voir parfois un père de substitution,
mais surtout un moyen de glaner quelques dollars au jour le jour .Drôle d’enfance
que celle de Charley qui se prend d’affection pour un cheval promis à la mort
et qu’il arrache à son bourreau pour s’enfuir sur les routes à la recherche de
sa tante, son seul recours….
Cheyenne
en automne, est le récit d’une épopée rocambolesque d’un adolescent débrouille,
obstiné et prêt à tout pour retrouver un peu de la chaleur familiale qui lui a tant manqué.
Willy Vlautin, dont je découvre ici la plume et l’univers, n’hésite pas à
investir les affres d’une Amérique profonde, celle des sans voix, des
précaires, des désabusés, des marginaux et des oubliés du rêve américain.
Ses
personnages, même les moins attirants sont attachants. Bien entendu, Charley
est celui qui m’a le plus remué.
Cette
première rencontre avec l’auteur ne restera pas sans suite tant j’ai envie
de découvrir ses autres romans.
Cheyenne
en automne de Willy Vlautin, traduit de l’américain par Luc Baranger et Adeline
Regnault, aux éditions 13 ème note (2012, 320 pages), réédité par Albin Michel
sous le titre La route sauvage (2018 ; 320 pages)
Avant
d'être un écrivain de talent, Willy Vlautin est chanteur et compositeur,
leader du groupe rock Richmond Fontaine de Portland, Oregon. Il est né dans le
Nevada en 1967.
Motel
life, son premier roman paru en 2006, a d'emblée imposé Willy Vlautin comme
l'un des écrivains notables de sa génération.
Célébré
par la critique et salué par des plumes de haut vol comme l'écossais John
Burnside, Motel life connaît aujourd’hui la consécration à travers un projet
d'adaptation par Guillermo Arriaga, le scénariste d'Alejandro González Iñárritu
(21 grammes, Babel).
Publié
deux ans plus tard, Plein nord confirme l'attachement de Vlautin au registre de
Motel life et, surtout, son talent.
Il
vit aujourd'hui à Scappoose dans l'Oregon.
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