Du
début des années 20 quatre décennies durant, Catherine Bardon s’emploie à
retracer le destin d’une famille juive partie in extremis d’Autriche alors que
les Nazis ont déjà entrepris l’extermination de la communauté juive, jusqu’en
République Dominicaine, seul pays avec Haïti ouverte à l’accueil de ces hommes
persécutés chassés et humiliés dans leurs propre pays. Ce premier roman est
donc une fiction basée sur un contexte historique reel, assez peu connu du
reste.
Dans
le début des années 30 Almah et Wilhem, bien qu’issus de milieux différents se
rencontrent à Vienne, ville dynamique sur le plan culturel et intellectuel,
mélangeant sans problème modernité qui l’agite
et traditions héritée du temps impérial.
Almah
et Willhem sont tous les deux juifs sans pour autant revendiquer leur judéité,
ni la pratiquer. ; Des autrichiens depuis plusieurs générations, éduqués
et intégrés, tout simplement. Seulement dans ces années –là, l’antisémitisme
poursuit son inexorable ascension,, dont le point d’orgue sera l’invasion du
pays par les troupes d’Hitler ; la suite, hélas on la connait.
Si
les deux familles sont parfaitement conscientes des évènements, et si la
question du départ se pose finalement assez tôt, prendre la décision finale
reste un déchirement, un cas de conscience par rapport à ceux qui restent ou
font le sacrifice ultime.
Fuir,
ne va donc pas de soi.
Reconstruire,
et se reconstruire ailleurs ne l’est pas davantage.
C’est
ce que Catherine Bardon s’attarde à nous
montrer dans la troisième partie de ce roman ( la plus conséquente), d’autant
que chacun doit faire le deuil de ce qu’il était avant, doit réapprendre la vie
en communauté tout en absorbant les aléas de l’intimité familiale. L’exil et la
reconstruction sont une chose, mais la que faire après ? S’établir
définitivement là, ou bien s’exiler à nouveau ?
En
lisant ce roman, on ne peut s’empêcher de penser au très beau "Avant que les ombres s’effacent " qui ne peut rivaliser avec celui-là tant il
lui est supérieur.
En
effet, "les déracinés" a la faiblesse d’être trop axé sur le côté
sentimental. Bien des passages auraient gagnés à être étayés afin de laisser
davantage de place à l’aspect historique. Mais sans doute était-ce la volonté
de l’auteur ?
Une
lecture agréable, fluide ; des personnages
attachants, des moments qui peuvent s’avérer
émouvants. Mais, un ensemble qui m’a semblé un peu trop " grand public"
et convenu pour laisser un souvenir durable.
Les
déracinés de Catherine Bardon, aux éditions des escales (Mai 2018, 610 pages)
Catherine
Bardon
est une amoureuse de la République dominicaine. Elle a écrit des guides de
voyage et un livre de photographies sur ce pays, où elle a passé de nombreuses
années. Elle vit à Paris et signe avec Les Déracinés son premier roman.
Bon alors ...je passe .
RépondreSupprimerUn coup de cœur de ma libraire, ton avis plus mitigé vient tempérer mon envie.
RépondreSupprimerUn livre dont j'avais bien apprécié la lecture.
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