Les
bonnes choses ont une fin…troisième et dernier volet d’une fresque
politico-historique commencée en Algérie durant la décennie noire, la fabrique
de la terreur nous mène à l’aune du printemps arabe jusqu’au carnage du
Bataclan en 2015.
D’Al-
Qaïda à l’Etat-Islamique ; comment d’un mouvement aux aspirations démocratiques
dans les pays d’Afrique du nord nous sommes- nous retrouvés face à l’EI mettant
à l’épreuve nos démocraties ?
Tel
est le propos de ce passionnant ouvrage à la fois fiction et documentaire
réaliste. Frédéric Paulin tente de décrypter les rouages d’un engrenage que
nous n’avons pas pu, ou su anticiper. Ici, il est beaucoup question des
services secrets, fragilisés par une réorganisation qui aurait lourdement pesé
sur l’efficience.
Comment
ne pas être touchée par Laureline Fell , agent du renseignement qui se bat,
avec ses moyens, souvent contre vents et marrées , contre un système qui n’est
pas outillé pour mettre hors d’état de nuire des individus comme Merah ?
Que
dire de Benlazar, brillant, mais dérangeant ? En retraite, mais toujours
rongé la bête immonde qui avance masquée et qui, il le pressent va frapper,
mais où, quand et comment ?
Enfin
comment ne pas être émue par Vanessa, jeune journaliste (et fille de Benlazar)
attachante, enragée, impulsive, engagée mais surtout tellement difficile à canaliser,
se mettant en perpétuel danger.
J’oubliais,
en filigrane, l’hommage aux kurdes, vaillants combattants contre Daech, que
l’on envoie sans vergogne au casse-pipe, et puis qu’on abandonne !
Frédéric
Paulin frappe fort, très fort ! Il nous rappelle à chaque page que les
choses ne sont jamais noires ou blanches, mais surtout grises et souvent
borderline. Les salopards, ne sont pas tous nés salopards ; ils le sont
devenus…
Ce
dernier opus se lit le pied au plancher et laisse le lecteur KO par tant de
réalisme, de minutie et d’érudition. Voilà qui clos avec brio cette fresque
foisonnante, instructive, mais qui surtout nous donne beaucoup à
réfléchir !
Un
grand merci aux éditions Agullo pour l’envoi de ce livre !
La
fabrique de la terreur de Frédéric Paulin, aux éditions Agullo (Mars
2020 ;342 pages)
Frédéric
Paulin
est un grand raconteur d’histoires et un dialoguiste incisif, au style
audiardesque, mais aussi un journaliste indépendant, fondateur du journal
satirique rennais Le Clébard à sa mémère. Il a été professeur d'histoire et
géographie en collège et lycée.
Il
a publié aux éditions des Perséides, en 2009, "La Grande Déglingue",
un premier roman tonitruant et mélancolique sur la boucherie qu’a été la
Première Guerre mondiale. Viendront "La guerre est une ruse " puis "Prémices de la chute"
Depuis
de nombreuses années, il vit à Rennes, ville dont il aime les bistrots, les
forêts et la proximité avec Saint-Malo et ses bords de mer.
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