« C’était facile de savoir ce qui était bien ou mal. Le plus difficile, c’était de renoncer à sa vie, d’avoir le courage de regarder autour de soi et de dire : oui, je vais tout abandonner pour arranger les choses. »
Je suis David Joy depuis ses débuts. Il laboure la Caroline du nord et ses bourgs et terrains vagues à l’écart de tout.
Ici, que la chasse soit ouverte ou pas, quand le congélateur crie famine, on sort la carabine, et on part l’affut du gibier.
C’est ce qu’a fait Darl ; sauf que le gibier s’appelait Carol Brewer, et que son frère Dwayne porte en lui le mal absolu. Les deux trainent un lourd héritage…Première erreur !
Darl fait appel à un ami pour évacuer le corps et creuser la tombe. Seconde erreur !
Reconnaître ce qui semble être une méprise, une erreur d’appréciation, un accident, ou s’enfoncer dans sa peur, entrainer avec soi un ami, et celle qui partage sa vie et le porte vers le haut ?
Dwayne, dont la seule qualité est sans doute la fidélité viscérale pour son frère remuer ciel et terre pour savoir ce qui s’est passé et faire payer au centuple…
Chez David Joy, c’est toujours noir, très noir. Mais son écriture est plus dans l’évocation que dans la démonstration brutale. C’est tout l’art du traducteur dont le ton est parfaitement posé. C’est un subtil mélange entre la dureté du milieu et de ces vies cabossées, un cadre naturel que l’on devine paisible avec les forêts giboyeuses et où l’on aimerait se perdre.
Chacun des personnages a sa zone d’ombre ; aucun n’est foncièrement détestable, même le pire, parce qu’au fond lui, plus que les autres ,il a porté sa part. David Joy port en sur eux un regard sans jugement. Il essaie, malgré tout, d’amener une petite lumière à cette histoire, comme une petite note d’espoir qui nous fait penser que tout n’est finalement pas complètement pourri en ce bas- monde !
Ce lien entre nous, de David Joy, traduit de l’américain par Fabrice Pointeau, chez Sonatine (Septembre 2020, 305 pages)
David Joy est né à Charlotte, en Caroline du Nord, en 1983. Ce lien entre nous est son troisième roman publié chez Sonatine Éditions, après Là où les lumières se perdent, et Le poids du monde .
Cela reste tout un livre interessant meme si cela reste noir...cela semble etre un bon livre
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