mercredi 29 décembre 2021

Glen Affric

 


Je sais désormais, qu’avec Karine Giebel, je n’entame pas une promenade de santé. Ce sera du lourd, qu’on se le dise !

Leo n’est pas un enfant comme les autres. Il a été retrouvé dans un caniveau, amoché physiquement, et psychologiquement, tellement il a pris de coups durant ses premières années de vie. Pour ses petits camarades, il est le triso, le gogol, le bâtard. Pour Mona, il est son fils, tout simplement. Elle l’a recueilli, puis adopté ; elle l’aime comme son ainé Jorge,  qui officiellement en Écosse  fait rêver Leo qui ne rêve que de le rejoindre là-bas, et officieusement en prison purge une lourde peine  sur fond d’erreur judiciaire dont tout le monde se moque.

Leo aime purement Victoria, sa camarade de classe, fille du patron de sa mère. Leo est le souffre-douleur des autres ; harcelé, racketté, il préfère courber l’échine plutôt de riposter. Il faut dire qu’il a un physique de déménageur, des mains énormes. Il pourrait se défendre, mais …Sauf qu’un jour pas comme les autres, Leo se rebiffe, et parce qu’il n’a pas de chance, il se retrouve en préventive le jour où son frère est remis en liberté conditionnelle.

Parallèlement, apparait épisodiquement, Angélique, une jeune femme martyre, retenue prisonnière par un oncle qui lui fait subir les pires sévices. Evidement, tout cela n’a rien de fortuit….

Trois histoires s’entrecroisent avec pour toile de fond le sort que la justice réserve à ceux qui ne sont pas comme les autres, ceux qui ne savent pas se défendre, une justice pas juste du tout, et un monde carcéral qui fait froid dans le dos.

Karine Giebel écrit des histoires d’une dureté rare peuplées de personnages attachants, et minutieusement bien campés. Elle montre une relation fraternelle puissante et émouvante.

 Son écriture donne un rythme soutenu et progressivement prenant. Si j’ai assez vite entrevu où elle voulait en venir, Karine Giebel m’a encore une fois bluffée par sa maîtrise de son scénario tant sur la durée que sur son dénouement. Il n’y a ni longueurs, ni temps morts.

Un roman noir comme je les aime !

Glen Affric de Karine Giebel, aux éditions Plon (Novembre 2021 ;765 pages)

 


Karine Giebel est née en 1971. Elle est notamment l’auteure de : Meurtres pour rédemption (2006), Les Morsures de l’ombre (2007), prix Intramuros du festival de Cognac et prix SNCF du polar, Jusqu'à ce que la mort nous unisse (2009), prix des Lecteurs à Cognac et adapté sur France Télévisions, Juste une ombre (2012), prix Polar francophone du festival de Cognac et Prix marseillais du polar, Purgatoire des innocents (2013), prix des lecteurs du Var, Satan était un ange (2014) et De force (2016). Toutes blessent,la dernière tue (2018) a été récompensé par le prix de l’Évêché, le prix Plume d’or du thriller francophone, le prix Évasion et le Book d’or thriller du prix Bookenstock. Son dernier roman, Ce que tu as fait de moi (2019), s’inscrit lui aussi dans la liste de ses succès. Les livres de Karine Giebel se sont vendus à plus de deux millions d’exemplaires à ce jour et sont traduits dans une douzaine de langues.

 

 

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