lundi 5 octobre 2015

Camille, mon envolée



Quand on perd ses parents, on est orphelin. Quand on perd son conjoint, on est veuve ou veuve.
Quand on perd son enfant, on n’a pas de nom. La situation est tellement contre-nature, qu’aucun vocable n’a trouvé sa place dans la langue française pour poser les choses.

Sophie Daull, est passée par là une veille de Noël. De cette douleur dans nom, elle va nous livrer un récit sincère, naturel, presque familier, en tout cas sans pudibonderie ni faux –semblant. E
C’est le récit d’une mère meurtrie, mais debout, et digne qui parvient à glisser de ci-delà quelques notes d’humour.

Agréablement construit, et aéré, ce récit évite le misérabilisme, et l’apitoiement. Le lecteur entre en confiance dans l’intimité de cette famille endeuillée parce que justement, Sophie Daull a su se dévoiler et dire les choses sans voyeurisme. A aucun moment ne nous vient le sentiment d’être de trop, et d’être entré par effraction.

Si, incontestablement, ce récit est touchant  de simplicité et de vérité, il m’a manqué un petit quelque chose pour le rendre poignant à mes yeux ;ou alors je n’étais tout simplement pas assez perméable à ce moment précis de la lecture.

Camille, mon envolée, Sophie Daull
Editions Philippe Rey, Août 2015
190 pages
4ème de couverture :
Dans les semaines qui ont suivi la mort de sa fille Camille, 16 ans, emportée une veille de Noël après quatre jours d’une fièvre sidérante, Sophie Daull a commencé à écrire.
Écrire pour ne pas oublier Camille, son regard « franc, droit, lumineux », les moments de complicité, les engueulades, les fous rires ; l’après, le vide, l’organisation des adieux, les ados qu’il faut consoler, les autres dont les gestes apaisent… Écrire pour rester debout, pour vivre quelques heures chaque jour en compagnie de l’enfant disparue, pour endiguer le raz de marée des pensées menaçantes.
Loin d’être l’épanchement d’une mère endeuillée ou un mausolée – puisque l’humour n’y perd pas ses droits –, ce texte est le roman d’une résistance à l’insupportable, où l’agencement des mots tient lieu de programme de survie : « la fabrication d’un belvédère d’où Camille et moi pouvons encore, radieuses, contempler le monde ».
A propos de l’auteur :
Sophie Daull est née dans l'Est de la France. Comédienne, elle vit à Montreuil et travaille partout. Camille, mon envolée est son premier roman.

2 commentaires:

  1. Ce genre de livre me fait peur

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  2. Justement, j'ai apprécié qu'il ne soit pas poignant. Juste émouvant et dénué de tabous et misérabilisme. Ce récit élève Camille, lui rend la vie. Je ne sais d'ailleurs pas comment c'est possible pour une mère. L'auteur a sûrement amoindri les phases d'effondrement.

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