mercredi 11 octobre 2023

Okavango


Namibie, grand petit pays qui mérite plus que le détour. Une seconde maison où les bêtes vivent parfois libres et sauvages hors des réserves.

Je souscris entièrement à cette réflexion de l’auteur en fin d’ouvrage. Ce pays, restera longtemps comme un de mes plus beau voyages lointains.

Qu’il y situe son dernier thriller, ne m’étonne pas de la part d’un Voyageur, d’un auteur qui n’écrit pas du thriller pour du thriller ; en fond il y a toujours du consistant, du révoltant, mais aussi une petite lueur d’espoir. Ses grandes épopées (Africaines, ou sud -américaines) prennent toujours racine dans l’histoire du territoire, et mettent en scène des personnages marquant, pour le meilleur comme pour le pire. Cela le sera à nouveau ici, dans coin d’Afrique Australe, à cheval sur l’Angola, la Zambie, Le Zimbabwe, le Botswana, et la si belle Namibie, jusqu’aux rives de l’Okavango.

Alors que les animaux emblématiques de ces contrées voient leurs espaces naturels se réduire comme une peau de chagrin, que le braconnage fait encore rage en dépit des traités internationaux, que le commerce de l’ivoire est interdit, que l’on répète inlassablement que la corne de rhinocéros, qui n’est que de la simple kératine, ne fait pas plus bander les mâles pervers que la poudre de perlimpinpin, il y a encore des gens assez pourris et cupides pour s’acharner dans cette direction.

Solanah et Seth, sont tous deux rangers dans une vaste zone protégée. Ils sont chargés de traquer sans relâche les braconniers. Ils se voient également confier une délicate enquête autour de la mort d’un jeune autochtone sur les terres d’une réserve privée, dirigée par un énigmatique afrikaner et dont les ambivalences, et les secrets vont donner bien du fil à retordre à nos deux rangers. D’autant, qu’en parallèle, nous faisons connaissance avec Le scorpion, et toute sa clique, bien décidée à s’approprier le longue-Corne, unique exemplaire de cette réserve, et promesse d’un gros paquet de billets !

Je resterai évasive sur la suite, parce que d’une part il faut laisser le lecteur vivre cette aventure hors norme, découvrir par bribes (comme le sait si bien le faire l’auteur) l’histoire tourmentée de cette région, et aller à la rencontre des populations autochtones auxquelles Caryl Ferey, comme toujours, donne une large place parce qu’il les respecte infiniment. Je laisse le lecteur s’émerveiller de ces paysages divers et contrastée, de ces grands fauves menacés. Je laisse aussi, hélas, le lecteur à ses colères, car la cruauté humaine sans limite fait aussi partie du décor.

Encore une fois, Caryl Ferey m’aura subjuguée dans ce formidable opus, il m’aura également confirmé mon irrésistible envie de retourner dans coin d’Afrique si attachant et si envoutant.

Je ne sais où m’emmènera l’auteur dans son prochain opus, mais je ferai le voyage, ça je le sais !

Okavango de Caryl Ferey aux éditions Gallimard (Août 2023, 545 pages)


 

Caryl Férey est un écrivain et un scénariste français né en 1967.

Il a grandi en Bretagne après que sa famille se fut installée à Montfort-sur-Meu près de Rennes en 1974.

Grand voyageur, il a parcouru l'Europe à moto, puis a fait un tour du monde à 20 ans. Il a notamment travaillé pour le Guide du Routard.

En 1994, paraît chez Balle d'Argent, petite maison d'édition rennaise, son premier roman "Avec un ange sur les yeux". Il sort la même année son premier polar, "Delicta Mortalia : péché mortel", puis quatre ans plus tard le très remarqué "Haka" (1998).

Il écrit aussi pour les enfants, pour des musiciens, le théâtre et la radio. Il se consacre aujourd'hui entièrement à la littérature.

Il a obtenu le Prix SNCF du polar 2006 pour "Utu" (2004) et le Grand prix de littérature policière 2008, le Prix Mystère de la critique 2009 et le prix Jean Amila au Salon du livre d'expression populaire et de critique sociale d'Arras 2009 pour "Zulu" (2008).

En 2013, "Zulu" est adapté au cinéma, réalisé par Jérôme Salle d'après le roman éponyme, avec Orlando Bloom et Forest Whitaker.

"Mapuche" (Série noire, 2012) obtient le Prix Landerneau Polar 2012 ainsi que le Prix Ténébris en 2013.

Il publie "Condor" chez Gallimard en 2016 (Série noire), et "Paz" en 2019. "Norilsk " en 2017 chez Paulsen....entre autres.....Lëd, aux Arènes en 2021

 

 

Un auteur africain qui parle si bien de l'Afrique.....

3 commentaires:

  1. Un auteur qui sait partager ses passions. Et un beau coup de coeur pour toi

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  2. J'ai prévu de le lire et en plus il est dispo à la bibli !

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  3. Je fais figure d'intruse... je n'ai pas tout aimé, les personnages m'ont paru un peu surfaits parfois mais je suis d'accord pour la merveilleuse Afrique.

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