mardi 19 avril 2022

Homesman

 

J’ai la main heureuse en ce moment ; surtout avec mes antiquités poussiéreuses ! Homesman, je le voulais, je souhaitais même aller voir le film,je lorgnais dessus depuis un bout de temps, et puis, et puis d’autres sont arrivés, et encore d’autres….

Au XIXème siècle, dans ce vaste territoire d’Amérique du nord, quelque part sur la frontière, un endroit sans cesse repoussé vers l’ouest et la côte pacifique. Dans ces grandes plaines battues par les vents, accablées de chaleur et de sècheresse l’été et mordues par le froid l’hiver, les familles tentent de survivre là, stoppées dans leur soif de conquête d’un ouest sublimé et fantasmé.

Arabella, Line, Hedda et Gro n’ont pu indéfiniment porter les difficultés, les malheurs   et les peurs engendrées par cette vie rude, avec des maris qui l’étaient tout autant si ce n’est plus. Elles sont devenues folles ; et parce que dans ces communautés, une femme devenue folle, n’est plus bonne à rien et représente une charge inimaginable pour un homme. Ces femmes devront donc être rapatriées dans l’est pour être redonnées à leurs familles.

C’est Mary Cuddy, une ex-institutrice, venue s’installer dans cette communauté qui se propose. Mary n’est pas une femme comme les autres. Mary est une solitaire qui a appris à vivre en autarcie, à faire les travaux d’hommes sans pour autant renier sa féminité. Mary sait se faire respecter dans ce monde d’hommes, et dans cette société machiste et misogyne.

Mary entraine avec elle un vaurien et voleur qu’elle sauvera de la pendaison en lui intimant l’ordre de l’accompagner durant le long voyage de rapatriement de ces quatre femmes sur lesquelles il va falloir toujours garder un œil vigilent.

Homesman est d’abord le récit musclé, réaliste et dynamique de ce long retour vers l’est au milieu de ces grandes plaines peuplées d’indiens et de bêtes pas toujours très sympathiques.

C’est en quelque sorte un anti-western dans lequel l’auteur incorpore successivement et avec intelligence le récit de la déchéance de nos quatre malheureuses.

Homesman c’est également le portrait de deux principaux personnages. Mary, tout d’abord, parce que dès ses premières apparitions sa personnalité singulière est évidente.

Mais également Briggs pour lequel il faudra prendre le temps de le connaître et de le voir évoluer au cours de ce voyage mouvementé. Sa personnalité se découvrir au fil des pages. Glendon Swarthout le fera avec beaucoup de talent et de subtilité.

 

J’ai été subjuguée parce roman qui d’une part rentre parfaitement dans le cadre du Nature writting en raison de la part importante de cadre naturel parfaitement rendu dans l’écriture de l’auteur. Ce dernier, au travers de ses personnages féminins rend un vibrant hommages aux femmes pionnières qui ont dû conquérir pas à pas leur place au sein de communautés peu enclines à les considérer.

C’est simple, beau et émouvant ! Et qui plus est joliment traduit par une habituée de la maison (My Absolute Darling, Ces montagnes à jamais, La marche du mort)

Du très bon Gallmeister !

Je prévoie très prochainement un peu de temps pour le film ….

Homesman de Glendon Swarthout, traduit de l’américain par Laura Derajinski, aux éditions Gallmeister (Mai 20014,280 pages ; et Janvier 2021 pour la collection totem). Première parution en 1992 aux Presses de la cité sous le titre Le chariot des damnés.

 


Glendon Swarthout est un écrivain américain, né dans le Michigan en 1918, auteur de western et de roman policier. Il est considéré comme l'un des meilleurs spécialistes de l'Ouest américain.

Professeur d'anglais à l'Université Concordia Ann Arbour, dans le Michigan, il publie son premier roman, Willow Run, en 1943.

Il écrit ensuite pour le théâtre. En 1958, Ceux de Cordura (They Came to Cordura) lui vaut la notoriété quand ce roman est adapté au cinéma l'année suivante, sous le titre éponyme, par Robert Rossen.

Where the Boys Are, publié en 1960, sera adapté à deux reprises : d'abord par Henry Levin sous le titre éponyme en 1960, puis par Hy Averback sous le titre Where the Boys Are '84 en 1984.

Bénis soient les enfants et les bêtes (Bless the beasts and children), paru en 1970, s'est vendu à plus de trois millions d'exemplaire aux Etats-Unis.

En 1975, Swarthout fait paraître Une gâchette (The Shootist). Pour ce roman, il reçoit le Spur Award du meilleur roman de western 1975, décerné par la Western Writers of America. Le roman est adapté au cinéma par Don Siegel en 1976 sous le titre Le Dernier des géants.

The Homesman, publié en 1988, vaut à Swarthout un second Spur Award, ainsi que le Wrangler Award du meilleur roman de western 1988 de la Western Heritage Association. Le roman sera adapté pour le cinéma par Tommy Lee Jones.

Il a également écrit plusieurs romans en collaboration avec sa femme, Kathryn Swarthout, dont Court-toujours (Whitchaway), paru en 1969.

Il meurt d'un emphysème pulmonaire en 1992.


Ouvrage qui représente L'état du Michigan ( lieu de naissance de l'auteur ),le thème du mois d'avril " Power girl" du challenge 1 année avec les éditions Gallmeister . 

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