Dans la famille Niré, nous avons successivement fait la connaissance d’Anzu l’artiste indépendante, puis du couple Tétsuo et Fujiko passant les dernières années de vie en institution, et de Kyôko la rugueuse.
Cette fois, nous entrons dans l’intimité de Nobuki, frère d’Anzu et de Kyôko. Nokubi mène une vie familiale harmonieuse. Il visite régulièrement ses parents, dont seul le père conserve sa mémoire ; sa mère s’enfonce peu à peu dans la maladie d’Alzheimer rendant la communication avec son fils impossible. C’est à l’occasion de rangement que Nokubi va mettre la main sur le journal intime de sa mère. Sous l’angle de Nokubi, le narrateur, Aki Shimazaki revisite l’histoire familiale, et sans en avoir l’air met le doigt sur le thème universel de la paternité sous toutes ses formes.
Cet opus est nettement moins rugueux que le précédent. Il est apaisant, poétique et plein d’amour. Nobuki, que sa mère ne reconnait plus, apprend à mieux la connaître au travers de ce journal intime qu’il découvre en même temps qu’il s’apprête à devenir père pour la seconde fois. Il semble gagner en sérénité face à l’inexorable déclin de sa mère.
Cet opus était très attendu, il ne m’a pas déçue. Vivement l’année prochaine pour la résolution de cette pentalogie !
Niré d’Aki Shimazaki aux éditions Actes Sud (Avril 2023, 140 pages)
Aki Shimazaki est une romancière québécoise.
Elle est née au Japon en 1954, dans une famille dont le père est agriculteur. Durant sa jeunesse, elle développe une passion pour la littérature. Cependant, elle travaille pendant cinq ans comme enseignante d'une école maternelle et a également donné des leçons de grammaire anglaise dans une école du soir.
En 1981, elle émigre au Canada, où elle passe ses cinq premières années à Vancouver, travaillant pour une société d'informatique. Après cela, elle part vivre pendant cinq ans à Toronto. À partir de 1991, elle s'installe à Montréal où, en plus de son activité littéraire, elle enseigne le japonais.
En 1995, à l'âge de 40 ans, elle commence à apprendre le français tant par elle-même que dans une école de langue. Puis, elle commence à écrire en français de courts romans. Tous les titres de ces livres portent un mot japonais.
Pour son premier roman "Tsubaki" (1999), elle a obtenu le Prix de la Société des écrivains canadiens et a été finaliste du Prix Littéraire de la Ville de Montréal 1999 et du Grand Prix des lectrices Elle Québec 2000. Pour "Hamaguri" (2000), elle s'est méritée le prix Ringuet 2001 et a été finaliste pour le Prix des Cinq Continents de la Francophonie 2001.
Ses premiers romans sont publiés dans la collection "Un endroit où aller" chez Leméac/Actes Sud. Il s'agit d'une série de cinq titres, un premier cycle intitulé "Le poids des secrets" (1999-2004), qui racontent la même tragédie, mais chaque fois sous angle différent puisque le narrateur change d'un roman à l'autre.
Elle a remporté le Prix littéraire Canada-Japon du Conseil des Arts du Canada 2004 pour "Wasurenagusa" (2003) et le Prix du Gouverneur général du Canada 2005 pour "Hotaru" (2004).
Niré est le quatrième opus d’un nouveau cycle Une clochette sans battant comprenant Suzuran (2020), Sémi (2021) et No-no-yuri (2022)
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