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lundi 8 novembre 2021

La légende de nos pères

Ancien journaliste, Marcel Fremiaux, le narrateur est désormais biographe familial ; il rédige la mémoire des autres, après lesavoir longuement écoutés.

Vingt ans après avoir enterré son père, résistant, le narrateur reçoit la visite d’une femme qui aimerait, en ultime cadeau à Beuzaboc son père, lui offrir le roman de sa vie, une vie de résistant…

Après hésitation, le père et le narrateur s’entendent sur une série d’entretiens qui devront aboutir sur un récit. Entre eux s’instaure un genre de rituel, une forme de complicité doublée d’une certaine méfiance qui va amener le narrateur vers un certains nombre de recherches, alors que cela ne fait pas partie de ses habitudes.

La vie de Beuzaboc fait largement échos à celle du propre père du narrateur avec lequel ce dernier n’a jamais vraiment pu établir de vrai dialogue.

Frémiaux est assez vite confronté aux mensonges de son interlocuteur ; et c’est tout l’enjeu ce court récit.

Je l’ai trouvé touchant sans forcément être pleinement impliquée dans cette lecture. Bien écrit, et assez décharné, ce premier opus consacré au père est pour Chalandon une première étape jusqu’à la vérité ultime autour de son propre père.

C’est avec talent que Chalandon aborde les non-dits, les légendes familiales et ce que l’on construit autour.

La légende de nos pères de Sorj Chalandon chez Grasset (2009 ;253 pages), et au livre de poche (2011 ;253 pages).

Sorj Chalandon est un journaliste et écrivain français.

Il a été journaliste au quotidien "Libération" de 1974 à février 2007. Membre de la presse judiciaire, grand reporter, puis rédacteur en chef adjoint de ce quotidien, il est l'auteur de reportages sur l'Irlande du Nord et le procès de Klaus Barbie qui lui ont valu le prix Albert-Londres en 1988. Depuis 2009, Sorj Chalandon est journaliste au "Canard enchaîné", ainsi que critique cinéma.

Il est devenu un auteur reconnu grâce notamment à "Une promesse", qui obtint le prix Médicis en 2006, "Retour àKillybegs" couronné en 2011, par le Grand Prix du roman de l'Académie Française et "Le Quatrième mur", roman qui permis à Sorj Chalandon d'être lauréat du prix Goncourt des Lycéens en 2013.

En 2010, Sorj Chalandon apparut en dernière partie du film documentaire de Jean-Paul Mari "Sans blessures apparentes".

De 2008 à 2012, Sorj Chalandon fut le parrain du Festival du Premier Roman de Laval, organisé par Lecture en Tête. Depuis 2013 il est le Président du Jury du Prix Littéraire du Deuxième Roman.

En 2015, il publie "Profession du père", une oeuvre romanesque où il s’inspire de sa propre enfance.

En 2017, il publie le roman "Le Jour d'avant", sur la catastrophe minière de Liévin-Lens qui a fait 42 morts le 27 décembre 1974.

En 2019, paraît "Une joie féroce", qui obtint un grand succès commercial.

En 2021, il publie  Enfant de salaud   "

"Mon traître", "Retour à Killybegs" et "Le quatrième mur", ont été adaptés en bande dessinée.

 

lundi 15 mai 2017

Les heures souterraines



Mathilde et Thibault… Elle est cadre dans une grande entreprise ; lui est médecin  urgentiste.
Mathilde et Thibault ne se connaissent pas. Ils vivent la brutalité de ce monde : lui par procuration, elle de plein fouet ; la brutalité qui s’exprime au grand jour, comme celle feutrée qui n’ose dire son nom mais qui distille goutte à goutte insidieusement.

Delphine de Vigan nous décrit notre monde, notre société ; celle des perdus, des faibles, des trop bons, des courageux ; celle qui broie, celle qui fracasse.

Delphine de Vigan nous raconte deux mondes parallèles qui avancent sans jamais se rencontrer au travers de deux personnages qui suivent malgré eux la marche forcée du temps qui tel un rouleau compresseur avale tout sur son passage et laisse en retour indifférence et  mal-être.

Ce roman aurait gagné en puissance et aurait mieux imprimé sa marque si la fin avait été autre, en tout cas moins évasive et moins filante. C’est le seul reproche que je puisse lui faire ; parce que j’ai beaucoup aimé le rythme, le ton et la manière d’amener les choses.

Les heures souterraines de Delphine de Vigan, chez Lattès (Août 2009, 280 pages), disponible au livre de poche (Mars  2011, 260 pages)


vendredi 5 juin 2015

Mon enfant de Berlin



L’auteur est l’arrière petite- fille de François Mauriac. Dans cet ouvrage à mi-chemin entre le roman et le récit, elle nous relate la jeunesse de Claire, sa mère.
Claire est ambulancière pour la croix –rouge ; elle est impliquée d’abord en France durant la guerre, puis au sortir du conflit entre Berlin et Paris pour venir en aide aux forces alliées, et aux prisonniers libérés des camps, et des prisons.
Si l’engagement humanitaire de cette jeune fille est réel et sincère, il faut toutefois souligner les conditions favorables à l’engagement ne raison d’origines bourgeoises offrant plus de facilités qu’à d’autres. Malgré la guerre, cette jeunesse est relativement préservée et privilégiée. Nous le verrons dans l’immédiat après-guerre.
Cet aspect des choses donné à l’ouvrage un côté superficiel dérangeant. Cela donne à mon sens une lecture sans relief, et qui ne génère pas d’émotion, et d’un intérêt limité.
En considérant l’ouvrage sur le plan stylistique, la déception se fait davantage sentir. Je m’attendais à quelque chose de plus travaillé, plus « fignolé ».J’aurai souhaité, non pas plus de pathos, mais que le trait soit un peu plus souligné, moins de pudeur (sans aller jusqu’au voyeurisme, tout de même) pour entre davantage dans le vif du  sujet. Dans cette écriture il manque, à mon humble avis, la force évocatrice nécessaire quand on reste volontairement en retrait.

Mon enfant de Berlin, Anne Wiazemsky
Gallimard, Août 2009/Folio, Mars 2011
256/260 pages
4ème de couverture :
En septembre 1944, Claire, ambulancière à la Croix-Rouge française, se trouve à Béziers avec sa section, alors que dans quelques mois elle suivra les armées alliées dans un Berlin en ruine. Elle a vingt-sept ans, c'est une très jolie jeune femme avec de grands yeux sombres et de hautes pommettes slaves. Si on lui en fait compliment, elle feint de l'ignorer. Elle souhaite n'exister que par son travail depuis son entrée à la Croix-Rouge, un an et demi auparavant. Son courage moral et physique, son ardeur font l'admiration de ses chefs. Ses compagnes, parfois issues de milieux sociaux différents du sien, ont oublié qu'elle est la fille d'un écrivain célèbre, François Mauriac, et la considèrent comme l'une d'entre elles, rien de plus. Au volant de son ambulance, quand elle transporte des blessés vers des hôpitaux surchargés, elle se sent vivre pour la première fois de sa jeune vie. Mais à travers la guerre, sans même le savoir, c'est l'amour que Claire cherche. Elle va le trouver à Berlin.
A propos de l’auteur :
Anne Wiazemsky a publié des nouvelles, Des filles bien élevées (Grand Prix de la nouvelle de la Société des Gens de Lettres, 1988), et des romans, Mon beau navire (1989), Marimé (1991) et Canines (Prix Goncourt des lycéens, 1993). Elle a reçu le Grand Prix de l’Académie française en 1998 pour Une poignée de gens. Elle a publié Aux quatre coins du monde (2001), Sept garçons (2002), Je m’appelle Élisabeth (2004), Jeune fille (2007), Mon enfant de Berlin (2009), Une année studieuse (2011) et Photographies (2012). Elle a été également actrice et a joué notamment dans des films de Robert Bresson, Jean-Luc Godard, Pier Paolo Pasolini et Philippe Garrel.

 10/24

lundi 1 juin 2015

Vendetta



« On ne possède pas sa vie. Voilà ce que j’aurais voulu lui dire. On l’emprunte, et si on ne paye pas le prix, alors on doit la rendre. Il en va toujours ainsi. »

A la Nouvelle Orléans, un mort dans le coffre d’une voiture, et la fille du gouverneur est enlevée…
A New-York, un fonctionnaire de police tente de sauver son mariage et sa paternité. Sauf que le voilà à la Nouvelle Orléans à la demande de Perez, un type un peu (beaucoup) luche) qui ne se mettra à table que si Ray Hartmann est son unique interlocuteur. Ses désirs sont ses ordres, l’histoire peut commencer !!!
Pour en arriver là Ellory nous promène durant une bonne centaine de pages avant de rentrer dans le vif du sujet. Et quel sujet !! Cosa Nostra, la pieuvre…autrement dit la Mafia vue et racontée de la base, et sur une bonne quarantaine d’année. C’est noir, flippant, et terriblement addictif.
Ellory alterne les chapitres du point de vu de Perez et ceux de la Police. C’est classique, mais honnêtement, cela casse bien les inévitables longueurs que comporte ce roman.
Ellory n’a pas son pareil pour mettre insidieusement  au fil des pages de quoi accrocher le lecteur, et accélérer son affaire, pour parvenir à une fin totalement bluffante. Il a un souffle narratif qui  tient le lecteur en haleine en lui racontant une histoire, au sein de la Grande Histoire.

Si Vendetta n’aura pas sur moi le même impact que Seul le silence, ou Les anges de New-York, il n’en demeure pas moins qu’Ellory est très fort, et que je me plongerai avec la même gourmandise dans ses 2 autres romans qui m’attendent

Vendetta, R.J Ellory
Sonatine, Août 2009/Le livre de poche, Octobre 2010
500/760 pages

4ème de couverture :
2006, La Nouvelle-Orléans. Catherine, fille du gouverneur de Louisiane, est enlevée. Son garde du corps est assassiné. L'enquête est confiée au FBI. Très vite, le kidnappeur, Ernesto Perez, se livre aux autorités... Il veut s'entretenir avec Ray Hartmann, un obscur fonctionnaire qui travaille à Washington dans une unité chargée de la lutte contre le crime organisé. C'est le début d'une longue confrontation entre les deux hommes jusqu'à l'étonnant coup de théâtre final.
A propos de l’auteur :
R. J. Ellory est né en 1965. Après Seul le silence, Vendetta, Les Anonymes, Les Anges de New York et Mauvaise étoile, Les Neuf Cercles est son cinquième roman publié en France par Sonatine Éditions.
 Pour le challenge d'Enna, catégorie Titre en 1 mot  (5ème ligne)

 9/24

Pour le challenge de Bianca.